Donna Tartt, interviewée par Stéphanie Janicot pour le magazine Muze, expose sa vision de l’écriture, différenciant le style de la technique. Elle raconte comment un éditeur, qui avait lu les premiers chapitres du Maître des Illusions l’avait découragée d’écrire d’un « point de vue masculin ». C’est Bret Easton Ellis, à l’époque un de ses copains de fac, qui l’avait persuadée de continuer… « Dans la création, il n’y a pas de leçons à retenir », c’est le credo de l’écrivaine américaine. Au pays des « creative writing », ainsi témoigne une amie de Donna Tartt, professeur d’écriture à Harvard : « C’est impossible de tirer quoi que ce soit de ses étudiants. Ils sont trop obéissants, trop bons élèves, trop habitués à apprendre leurs leçons ». En France, où les premiers ateliers d’écriture ont fleuri à la fin des années 60, en réaction contre une vision élitiste de la littérature, leurs animateurs cherchent à se distinguer de leur alter ego américain. Même si Anna Gavalda, qui a déjà vendu 780 000 livres selon le Figaro, a transité par les ateliers d’écriture, ici on ne détient pas les recettes du succès littéraire. Il s’agit d’autre chose : on n’apprend pas à écrire, « l’écriture est d’abord une pratique artistique » qui permet à chacun de trouver sa voix… Clara Dupont-Monod mène l’enquête pour le Magazine littéraire, recueillant les avis passionnés de Christiane Baroche, Guy Poitry, Véronique Petetin, Jeanne Benameur et François Bon.
Donna Tartt confie qu’elle aurait sans doute gâché sa vie si elle avait écouté son éditeur. Tout comme cet homme, qui s’est réconcilié avec la paternité, en mettant des mots sur ses peurs. Jeanne Benameur a raison : « Choisir ses mots, c’est le début d’une existence. »
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