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23 janvier 2005

Commentaires

Angèle Paoli

Étrangement paradoxale et fort intéressante cette réflexion de Stevenson au sujet de l’art d’omettre. Mieux, de l’art de trancher dans le style. Étrange ce rapprochement entre « litote » et «  épopée homérique ». Jusqu’à ce jour, ces deux formes du discours me semblaient parfaitement antinomiques, à plus d’un titre. Je n’aurais personnellement pas pensé à établir une analogie entre l’art de concision qui caractérise la « litote », figure de style très grand siècle (cf. Madame de La Fayette qui boude et néglige les adjectifs) avec « l’épopée homérique ». Qui me paraît à première vue appartenir à un genre plutôt qu’à une figure de rhétorique. Et qui fonctionne, selon mes souvenirs, sur l’art de la périphrase. J’avais autrefois découvert l’existence d’épithètes dites homériques : « Ulysse aux pieds d’argile » ou « l’aurore aux doigts de rose ». Épithètes parodiées par Joyce dans son Ulysse : « Un héros aux larges épaules, à la vaste poitrine, aux membres robustes, aux yeux francs, aux cheveux roux », comme le souligne Bernard Dupriez dans son Gradus (10/18, page 196).
Mais peut-être faudrait-il aller plus loin et commencer par revoir la distinction entre « adjectif » et « épithète » ! Sûr que dans les jours à venir je vais m’empresser de ressortir des rayons de ma bibliothèque les spécialistes de la question. Et pour faire bon poids, bonne mesure, me plonger dans mon Fontanier et mon Gardes-Tamine !

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