A l’heure où Google et son projet de numériser quinze millions d’ouvrages, disponibles dans cinq des plus grandes bibliothèques du monde, défraient la chronique, il n’est plus que jamais d’actualité de s’interroger sur les liens entretenus par la littérature et Internet. Elisabeth Parinet, au terme de son introduction d’Une histoire de l’édition à l’époque contemporaine écrit : « L’apparition de nouvelles technologies ne suffit pas à ouvrir une nouvelle ère, et nombreuses sont les possibilités techniques qui, dans beaucoup de domaines, ne reçoivent pas d’application, faute de répondre à un besoin. Dans l’édition, les dix dernières années du XXe siècle ont vu différentes technologies entrer en concurrence sans qu’aucune d’elle ne réussisse à mordre sérieusement sur la production imprimée, à l’exception de quelques domaines très spécialisés. Ni les habitudes de lecture ni les circuits n’ont été encore radicalement transformés. Si l’on peut penser qu’une troisième révolution du livre est en germe, on peut affirmer, du moins, que le XXè siècle se termine sans l’avoir vécue. »
Que ceux qui craindraient pour la vie du livre se rassurent : « La mort du livre, c’est un canard de saison » comme le confie Umberto Eco à Christine Ferrand de Livres Hebdo. Laurence Santantonios, dans son dernier ouvrage Tant qu’il y aura des livres souligne la "ténacité de cet objet nomade contenant tous les savoirs du monde et qui peut se glisser dans une poche bien mieux que n'importe quel mini-ordinateur"
Toutefois, comme l’écrivait Benoît Mélançon, professeur au Département d’études françaises de l’Université de Montréal, dans la revue Forum du mois de septembre 2000, titrée « Internet et littérature : nouveaux espaces d’écriture » : « Internet change la nature de l’écrit : vouloir le nier serait aussi absurde que d’affirmer que la naissance de la photographie ou du cinéma, pour prendre des cas similaires, n’a rien changé à l’écriture littéraire » Comme l’affirme Umberto Eco, « c’est l’imprimé qui se trouve bousculé, pas l’écrit ». C’est dans ce cadre que les organisateurs de la table ronde « Blogs et littérature », qui se tenait à Boulogne-Billancourt samedi après-midi, auraient peut-être pu réfléchir. « Blogs et littérature » ? Quel sort réserver à la conjonction de coordination ? Deux notions distinctes ou une entité unique ? Animait ce débat Hubert Guillaud de lafeuille, blog qui s’intéresse au monde de l’édition électronique, aidé dans cette tâche par Sébastien Bailly. Pierre Assouline, Maïa Mazaurette et le « liseur » d’ Incipit blog étaient également présents. Quelques pistes de réflexion ont été ouvertes, qui auraient méritées d’être davantage exploitées.
Contrairement à ce qui a été dit, le blog d’André-François Ruaud, directeur littéraire des Moutons électriques, n’est pas le seul blog d’éditeur : Joseph Vebret, directeur de collection de l’Archipel, tient également le sien. D’autre part, Le blog noir, roman qui s’écrit au jour le jour a ses avatars : ateliers d’écriture et expériences d’écriture automatique, récits autofictionnels sont légions sur la Toile. Pour n’en citer que quelques-uns, on peut se référer aux blogs de Marelle, d’Oslonovitch, d’Angèle Paoli, présente d’ailleurs dans la salle. Umberto Eco dans son ouvrage De la littérature, qui reprend quelques-unes des conférences qu’il a données ces dernières années, est lucide : « Nous sommes dans l’ère de l’hypertexte, et l’hypertexte électronique nous permet de voyager à travers un écheveau textuel (que ce soit une encyclopédie entière ou l’opera omnia de Shakespeare) sans pour autant « dévider » toute l’information qu’il contient, en le pénétrant comme une aiguille à tricoter dans un écheveau de laine. Grâce à l’hypertexte est née aussi la pratique d’une écriture inventive libre. Sur Internet vous pouvez trouver des programmes où vous pouvez écrire collectivement des histoires en participant à des narrations dont il est possible de modifier à l’évolution, à l’infini. »
D’autre part, Hubert Guillaud semblait dire qu’il n’y avait pas encore « d’auteurs qui se soient fait connaître sur Internet » S’il est vrai que pour l’instant aucun bloggeur n’occupe les premières places du classement de Livres Hebdo, il suffit de reprendre le livre de Lorenzo Soccavo, J’ose éditer mon livre, pour nuancer une telle affirmation : « Les premières success stories » d’auteurs auto-édités sont inséparables de l’Internet. Mélissa Scapiro, par exemple, qui publie sous le pseudonyme de M.J Rose aux Etats-Unis, est l’un des meilleurs exemples : En 1998, « elle crée son site Internet. En téléchargement libre, elle y met en ligne le premier chapitre de son roman, une brève biographie, et y ouvre un espace de discussion pour échanger avec ses futurs lecteurs. » Un an plus tard, Doubleday Book Club, un des plus grands clubs du livre américain, inscrit le livre de Mélissa à son catalogue : « Les éditions Doubleday ont en effet très tôt perçu le potentiel du Net, tant pour chercher que pour lancer de nouveaux auteurs ». En 2003, une agence de Los Angeles achète les droits d’adaptation pour le cinéma.
Angela Adair Hoy, elle, vend « directement ses livres en ligne, sous forme d’e-book au format PDF, téléchargeables sur son site Web de présentation et de promotion ». Soccavo écrit : « Dès la fin des années 1990, les auteurs ainsi que la plupart des éditeurs américains ont pris conscience de la véritable révolution qui s’annonçait. En novembre 1999, dans le journal en ligne Wired, les têtes pensantes de l’édition américaine prédisaient le moment où les auteurs sauteraient la case « éditeur » et prendraient en main les rênes de leur édition. Sur le Web, promotion, diffusion et communication directe avec ses lecteurs, tout devient possible, là où il fallait auparavant une importante infrastructure commerciale. L’une des têtes pensantes de Random House, Jason Epstein, pensait déjà à développer une nouvelle forme de stratégie éditoriale : tester livres et romanciers sur le Net avant de lancer une impression papier. » Random House, l’ancienne maison d’édition d’André Schiffrin, qui parlait d’ « édition sans éditeurs » ! L’expression sera peut-être bientôt à prendre au pied de la lettre ! On se souvient que Stephen King avait offert son roman Riding the Bullet, disponible sur le Net. En moins de 24 heures, plus de 400000 personnes l’avaient acheté. En France, Martin Winckler a prépublié en ligne deux de ses romans sur le site des éditions POL. Du bon usage de la piraterie de Florent Latrive et Tookassé.com de Marie-Dominique Dugasse et d’ Olivier Grenet, sont téléchargeables gratuitement en ligne en même temps qu’ils sont vendus en librairies. En Russie, patrie des samizdats, Michel Parfenov confie à Pierre Cattan, du magazine TOC, que « la littérature russe en train de se faire est disponible sur Internet gratuitement. Elle est « visible », et c’est peut-être cela qui donne un peu de cette impression de laboratoire : ça va dans tous les sens, tout est possible »
Maïa Mazaurette, qui a longtemps tenu un blog, est là à Boulogne pour témoigner : elle-même caresse le fantasme de se passer d’éditeurs et de mettre en ligne ses ouvrages gratuitement.
Si l’on ajoute à cela la multitude de bibliothèques qui existent déjà en ligne, comme ABU, Gallica, Project Gutenberg, TLG , Internet pourrait bien devenir le paradis des lecteurs et le cauchemar des éditeurs. Laurence Santantonios note dans son dernier ouvrage que la mise à disposition sur le Net de nombreux livres en fin de droits pourrait remettre en question, dans les années à venir, leur réédition sur papier. Ainsi, comme le disait Pierre Assouline dans l’interview qu’il avait accordée le 7 janvier à Christine Ferrand pour Livres Hebdo, « l’écrit, c’est de l’encre sur du papier – mais aussi des pixels sur fond d’écran. » Umberto Eco, dans De la littérature, ne voit pas cette évolution d’un mauvais œil : « Les objets littéraires ne sont qu’à demi immatériels, puisqu’ils s’incarnent en véhicules généralement faits en papier. Mais jadis ils s’incarnaient dans la voix de celui qui évoquait une tradition orale, ou encore dans la pierre, et aujourd’hui nous discutons sur l’avenir des e-books, qui devraient nous permettre de lire aussi bien un ana que La Divine Comédie sur un écran à cristaux liquides (…) Je fais naturellement partie de ceux qui préfèrent lire un roman ou un poème en volume papier, dont je me rappellerai le grain et les pages cornées, mais on me dit qu’il existe une génération de hackers, qui n’ayant jamais lu un livre de leur vie, ont aujourd’hui, grâce à l’e book approché et apprécié pour la première fois Don Quichotte (…) Le pouvoir de Don quichotte ne changera pas. »
En France, pour l’heure, les médias traditionnels accordent peu de place au sujet. Christine Ferniot, du magazine Lire, dans l’enquête qu’elle consacre aux moyens de se faire éditer, n’évoque à aucun moment Internet. Les magazines et les suppléments littéraires, s’ils possèdent une rubrique sur les sites littéraires, restent pour l’instant muets quant aux blogs. Exception notable : le Magazine littéraire a signalé, en février dernier l’existence du blog de Florence Trocmé, Poezibao. En Angletterre, la presse est beaucoup plus amène à cet égard : le Guardian a consacré il y a quelque temps une page aux dix blogs littéraires les plus courus. A quand un tel article en France ?
Bravo. Pour Joseph Vebret, je ne savais pas qu'il était éditeur...
Pour les auteurs, j'ai parlé d'auteur français qui se soit fait connaître sur l'internet avant que de franchir le pas du papier et de la médiatisation... Les expériences françaises que tu signales ne me semblent pas de même teneur... Mais cela n'en demeure pas moins intéressant. Merci.
Rédigé par : Hubert | 21 mars 2005 à 09:13
Merci pour ce point presque complet. Je signale qu'il y aura cet été à Cerisy un colloque international intitulé "L'Internet littéraire francophone".
Le pré-programme est à consulter ici :
http://www.berlol.net/ILF2005.htm
Rédigé par : Berlol | 23 mars 2005 à 13:53
A propos des auteurs qui se sont fait connaître par internet, il faut signaler Mark Z. Danielewski, certes un américain, dont House of Leaves a d'abord été publié sur internet (je trouve d'ailleurs dommage que le roman ne soit plus disponible dans cette version).
Du côté des français, je signalerais Ludovic Bablon dont je suivais en feuilleton sur le net (chez http://www.dtext.com/ , mémorable tentative éditoriale sur le net) son "Histoire du jeune homme bouleversé en marche vers la totalité du réel" et que j'ai relu par la suite en livre (voir son site : http://bablon.rezo.net/ ). Il n'a pas et n'aura pas l'audience d'une Mazaurette, mais au moins c'est un auteur.
Enfin, je pense qu'il n'est pas inutile de rappeler l'expérience hypertextuelle de Renaud Camus avec ses Vaisseaux brûlés ( http://perso.wanadoo.fr/renaud.camus/ )
Rédigé par : Bartlebooth | 24 mars 2005 à 14:04
On en reparlera, mais en France les choses bougent... Je serai enchanté d'en discutter avec vous de vive voix... "L'endroit" -le web - est mal choisi pour vous en dire à ce jour d'avantage... amitiés et chapeau-bas pour votre excellent travail :-)
Rédigé par : nico | 27 mars 2005 à 18:07
Oui bien sur avec Internet la littérature change … On a inventé l’imprimerie et le monde a changé. Sur la Toile les milliards d'images et de mots échangés secouent la galaxie Guntemberg et cela vaut aussi bien que les millions de livres arbitraires, soumis à l’arbitraire et claquemurés dans les bibliothèques ou repartis au pilon. L’écran est volatil oui, mais il se passe des éditeurs. Bientôt peut-être votre blog ne fera plus la chronique du papier redevenu poussière...
Merci pour vos convictions et votre regard acerbe !
Voici une définition de la toile littéraire :
NEIGE INCANDESCENTE / POUSSIERE D’ETOILES
L'Internet est un trou, un réseau transparent,
une pénombre, un jeu de lumières.
On navigue sur le néant, pixel d'une neige incandescente,
d'un nombre sans ombre,
du temps sans espace, dans l'espace,
tant on prend le temps...
Nous sommes les esclaves de notre clavier ergonomique
et nous sommes fiers de pouvoir ainsi survivre...
en écoutant l'un, conscient de l'autre,
dans le néant de l'infini, le nez au vent,
comme sous les auvents du temps,
de temps en temps !
Toile poussière d’étoiles.
Amitiés
Guidu
PS : en février 2000 déjà, Hervé FISCHER dans "MYTHANALYSE DU FUTUR " en apportait la preuve.
Voir : http://www.aroots.org/notebook/article154.html
Rédigé par : Guidu | 29 mars 2005 à 11:01
Merci à tous pour l'intérêt que vous portez au travail du Coq à l'âne...
Pour Berlol : J'ai pensé à vous en feuilletant la Quinzaine littéraire... Figurez-vous qu'elle présente cette quinzaine (1-15 avril) le programme de Cerisy, sans citer le colloque que vous évoquez... Décidément, Internet n'intéresse guère la presse autorisée !
Merci Battlebooth pour ces infos précieuses
Et merci Guidu de venir déposer ici vos "poussière d'étoiles"
Rédigé par : Eli Flory | 06 avril 2005 à 15:16
http://www.thebookedition.com/annee-2043--autopsie-d-une-memoire-de-tamim-karimbhay-p-47173.html
Moi aussi, je crois fortement en l'avenir de l'auto-édition en France... car la vague a déjà fait ses preuves ailleurs aux USA (Etats-Unis), au Canada (Québec), par exemple où des best-sellers littéraires ont été les fruits de l’autoédition ont été ! Voir article : En effet, tout le monde écrit ou aimerait le faire. Le monde évolue à grande vitesse et le nombre des livres autoédités a dépassé en 2009, le nombre de livres édités...! Et si le XXIème siècle littéraire se jouait sur le web ? Et si l'auto-édition était la voie la plus intéressante à long terme ? Car il ne faut pas oublier que c'est une vraie démocratisation de l'écriture ! Justement, des personnes qui écrivent, il y en a beaucoup...et les maisons d'éditions qui ont pignon sur rue et qui croient avoir le monopole des publications, depuis 150 ans préfèrent parfois publier des auteurs connus pour ne pas couler ! Tout est basé sur le business ! Nous les petits écrivains de l'ombre, on n'a du mal encore à se faire connaître mais je crois que le XXIème siècle va marquer ce tournant, cette révolution comme cela s'est déroulée pour la musique et même la politique étrangère lorsqu'on regarde le réveil et la révolution des consciences dont a su faire preuve les peuples des autres pays ! Les maisons d'éditions classiques peuvent très bien publier des navets, ça peut arriver car tout est relatif, tout jugement à l'instant T aussi est à relativiser ! Tout n’est qu’une perception relative des choses sur la plan kinesthésique, auditif, visuel, olfactif et gustatif à l’instant T, dans un monde donné et un contexte déterminé…Tout le monde peut se tromper même un comité de lecture averti et serein !!!!! Donc règle numéro 1 : Ne jamais se décourager dans la vie et persévérez dans toute entreprise…pour qu’écrire reste une passion libre et indépendante et que lire un plaisir dicté par le vent de liberté…et non imposé…
Et puisque nous discutons enfin objectivement sur l'autoédition et sur sa démocratisation certaine, son avenir plausible..... Il se peut qu'en auto-édition, il existe aussi des livres magnifiques ! Non ? D’après vous ce n'est pas possible ? Rien n'est impossible ! Et puis un succès c'est tellement aléatoire, tu peux avoir du succès aujourd'hui et être oublié demain.... l'inverse est aussi vrai.... car tout évolue... rien n'est figé...Voilà ! J’ai sciemment fait le choix de me faire publier par thebookedition.com... pour le moment c'est le plus avantageux et très moderne : C'est écologique (les livres ne sont publiés qu'à la commande), pas de contraintes d'achat (il n'y a pas de stockage de livres, ni d'obligation d'achat pour l'auteur), et intéressant (tu peux avoir jusqu'à 20 à 25 pour 100 du prix de vente au lieu de 1 à 3 pour 100 chez les éditeurs classiques). Par ailleurs, le livre devient visible et accessible via le net.... et cela permet de faire une diffusion qui dépasse les frontières....le livre voyage à travers la toile et comme un phénix renaît de ses cendre, visite les internautes des pays, diversifie encore plus les consciences et fructifie et mondialise la culture générale !
Je crois foncièrement en l'avenir de l'auto-édition en France ! Le seul problème c'est que les gens ne sont pas tous encore prêts et synchronisés pour acheter les choses via le web ! Moi je préfère largement l'auto-édition et ne compte pas changer d'avis ! J’incite même tous ceux qui écrivent à se renseigner et à se faire connaître...Je crois que les vrais lecteurs et lectrices humanistes et ouverts savent où se situent les vrais talents ! L'auto-édition est la voie royale du XXème siècle! Elle présente de nombreux avantages ! J'ai publié mes deux livres : un roman autobiographique intitulé Année 2043 : Autopsie D'une Mémoire et une monographie culturelle et historique de l'espace insulaire de Nosy-Bé intitulé Nosy-Bé : Âme malgache, Cœur français chez the bookedition et j'en suis même très ravi et satisfait par leur efficacité et leur honnêteté. J'incite fortement tous ceux qui écrivent à mettre en avant leur talent et utiliser l'auto-édition qui j'y crois fortement sera le futur et le XXIème siècle des livres... le XXIème siècle en Littérature se jouera sur le WEB et non dans les rayons des librairies et les livres ne seront plus le monopole d'un échantillon de critiques littéraires ...Le XXIème siècle sera celui du succès de l'auto-édition et des écrivains libres et indépendants ! J'ai un exemple à donner à ceux qui haïssent les auteurs et surtout les petits auteurs qui essayent de garder leurs indépendances d'esprit et d'écriture. Au XVIIème siècle, Colbert, Lully et Louis XIV se sont tous acharnés sur la Fontaine et ils se sont tous trompés ! Car par la suite l'auteur des fables a été immortalisé par l'École de la République 2 siècles plus tard ! J'essaye en tant qu'auteur moi aussi de me faire connaître dans la jungle des publications. C'est vrai que Internet reste un bon moyen moderne pour le faire car la preuve c'est que ce soit en bien ou en mal, le livre fait parler de lui ! Nos livres, nous les petits qui sommes encore à l'ombre, nous les avions écrits avec passion, avec imagination et patience...je comprends que cela puisse irriter quelques criticaillons... d'ailleurs je ne sais pas pourquoi..ça irrite.....;je suis conscient qu'un écrivain n'est pas ou n'a pas été tellement reconnu de son vivant...La vrai reconnaissance vient souvent à titre posthume…..Nous connaissons les cas de Stendhal qui avait dit qu'il ne sera connu qu'à partir de 1935 , de Victor Hugo qui a dû essuyé les critiques poignantes d'un Sainte-Beuve (qui au passage était l’amant aussi de sa femme Adèle !), Alfred de Vigny, Charles Baudelaire, Honoré de Balzac qui avaient leurs détracteurs au XIXème siècle et étaient considérés comme des marginaux !!! Qui aurait pensé le contraire ? Qui voulait penser le contraire ? Il y aussi le cas de fragile de Voltaire au XVIIIème siècle, victime de la censure royale ou la Fontaine au XVIIème siècle, qui n’avait pour résumer la situation que le soutien des femmes et du peuple et qui était mal aimé du roi de France et du ministre Colbert, ou encore Musset dont le pièces de théâtre n’ont été reconnues qu’après … bien longtemps après……, Albert camus était malaimé de la presse….Parmi les peintres en outre, nous pouvons donner des exemples comme Van Gogh ou Monnet, Cézanne, Gauguin, Modigliani, Camille Claudel, Caspar David Friedrich, Courbet et Manet..Et bien d'autres encore qui ont lutté à contre-courant, et dont les talents n'ont été reconnus justement qu'à titre posthume par des générations qui ont eu un regard plus objectif et dénué de jalousie. Les grands hommes naissent toujours après leurs morts ! La vraie reconnaissance du public et du peuple et la célébrité historique et littéraire viennent souvent à titre posthume ! Tout est tellement aléatoire ! Tout est tellement relatif ! Et aucune vérité n’est universelle ! La grande révolution littéraire est en marche à travers l'indépendance retrouvée des auteurs et des écrivains ! Les temps changent et les consciences évoluent ! Vive l'auto-édition libre ! Chaque fois qu’il y a une nouveauté, les contemporains la rejettent….ce sont les descendants qui en font une révolution ou un chef d’œuvre…
Le XVIème siècle était celui de l’humanisme, le XVIIème siècle celui de la dramaturgie, le XVIIIème siècle celui de la Liberté, le triomphe de la raison et de la philosophie, le XIXème, celui des romans et de la poésie, le XXème celui du progrès exponentiel, le XXIème siècle sera celui de l’autoédition, de la liberté et l’indépendance des écrivains…
Pour moi le livre va toujours rester l’emblème du savoir. Ce sont les supports qui changent. Les lecteurs liront toujours….et le monde est en train de passer du matériel au virtuel. C’est nouveau pour nous, mais comme chaque génération est transitoire.. Ce ne sera que du passé pour les descendants du XXIème siècle… et XXIIème siècle…L’homme a d’abord écrit sur les parois des grottes, sur des obélisques, sur des tablettes de pierre ou d’argile, sur des os, sur des papyrus et pour finir sur du papier. Le livre est né lorsque le support de l’écriture est devenu léger et portatif…. un peu comme les ordinateurs aujourd’hui….Les ancêtres des livres sont des tablettes en argile. Les parchemins, les feuilles, les bambous, partout dans le monde à travers les différents continents, les différents supports changent mais le savoir est toujours là, il circule et se confond avec d’autres savoirs…et à l’heure de l’autoédition libre et du numérique, nous sommes une génération charnière qui vivons une longue révolution culturelle grâce à Internet !
Rédigé par : karimbhay | 06 avril 2011 à 15:24