Pour Xavier Lacavalerie, de Télérama, « la nouvelle va faire jaser et pas seulement dans le landerneau des chapelles philosophiques Martin Heidegger (…) est au programme de l’agrégation de philosophie 2006. » Le mois dernier, la parution de l’essai d’Emmanuel Faye, L’introduction du nazisme dans la philosophie, et la couverture médiatique que l’ouvrage a reçue avait amené Stéphane Zagdanski et d’autres intellectuels à engager sur le site Paroles des jours, « une résistance spirituelle », pour reprendre une formule d’Heidegger désignant ses cours sur Nietzsche. Le Magazine littéraire du mois de juin fait de la querelle autour de la philosophie d’Heidegger le débat du mois : trois universitaires Michèle Cohen-Halimi, Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Michel Salanksis répondent à la question qui leur est posée par David Rabouin : « Les sympathies nazies, profondes ou passagères, de Heidegger, invalident-elles l’ensemble de son œuvre philosophique ? » Peut-on aller jusqu’à émettre cette idée saugrenue qu’il faille « exclure Heidegger des bibliothèques de philosophie ? »
Pour Lacavalerie, la polémique autour de l’œuvre d’Heidegger pourrait bien tout emporter sur son passage :
« La décision ministérielle risque fort de relancer la polémique » et « remettre en cause la spécificité bien française de la philosophie en classe terminale.» En effet, certains « esprits chagrins » pourraient en profiter « pour exiger la suppression de cette discipline inutile, jargonnante ou carrément dangereuse… » Quelle ironie du sort que l’œuvre d’un philosophe, que d’aucuns taxent de nazisme, permette de légitimer des procédés dignes des régimes totalitaires ! Pourquoi ne pas plus exclure non plus des programmes de l’agrégation de lettres des auteurs comme Louis-Ferdinand Céline (au programme en 2004) ou Jean Genet (au programme en 2001)… La mise en garde de Jean-Michel Salanksis, professeur de philosophie des sciences, logique et épistémologie à l’université Paris X-Nanterre, doit être entendue : « Nous devons garder la capacité de faire des distinctions (…) sinon, c’est la philosophie elle-même comme exercice droit de la lucidité conceptuelle qui est perdue, sans que la morale y gagne rien. »
Effectivement monsieur jean_POL, vous n'avez manifestement pas assisté à un cours de Monsieur Teitgen. Je peux vous assurer qu'ils sont tout le contraire de ce que vous pouvez en penser!
Rédigé par : marc | 12 avril 2011 à 21:05