Il n’existe pas en Italie de mensuels consacrés exclusivement à la littérature… Des revues, sûrement… Mais pas d’équivalent « grand public » à LIRE, au Magazine littéraire et tutti quanti ! En revanche, des cafés littéraires fleurissent çà et là… A Florence, piazza della Republicca, il Caffè Storico Letterario Giubbe Rosse porte encore le témoignage du passé prestigieux du futurisme italien. Les guides pour routards pressés rappellent qu’ « au début du siècle passé, c’était le lieu de rencontre des poètes, artistes et écrivains". André Gide et même Lénine, qui est un grand écrivain comme chacun sait, y seraient venus. Plus sérieusement, Marinetti, Papini, Prezzolini, Campana, Montale… ont fait de cet endroit leurs quartiers généraux. « Giubbe rosse », mot à mot « gilets rouges », ne fait pas allusion à la révolution culturelle représentée par le futurisme, mais plus prosaïquement à la couleur des gilets des serveurs.
A la fin du XIXè siècle, l’administration florentine décide de raser la place du Vieux Marché, réputée mal famée et vétuste, pour construire une nouvelle place dédiée à Victor Emmanuel II, la future place de la République. En réaction, les artistes de l’avant-garde florentine choisissent de s’y installer. A la place d’un marchand de chianti, le café est fondé par deux allemands, fabricants de bière, les frères Reininghaus, qui en font rapidement le point de ralliement de la grande communauté allemande de Florence. Mais comme le nom des tôliers est difficilement prononçable pour les autochtones, les italiens opèrent un détour métonymique : les « gilets rouges » des serveurs, couleur hautement révolutionnaire, mais hommage également aux mœurs vestimentaires des garçons de café viennois.
On trouve encore un grand choix de revues et de journaux - allemands, anglais, américains, français – sans parler des nombreuses toiles futuristes accrochées aux murs, ainsi que des coupures de journaux qui disent les temps glorieux de l’endroit.
Pour en savoir plus, c’est ici
Commentaires