« L’édition pour la jeunesse affiche toujours une santé insolente. Cette année, elle devrait être l’un des rares secteurs de l’édition, avec la BD et le livre pratique, à progresser. (…) Ce secteur où se côtoient « les grosses machines » et les créations les plus artisanales est aussi un espace de liberté. »
A quelques jours de l’ouverture du Salon du livre jeunesse, à Montreuil, Livres Hebdo revient sur la polémique qui a opposé au début du mois de septembre dernier le pédiatre Edwige Antier aux bibliothèques. Christine Ferrand écrit dans son édito : « Jusqu’ici la formidable vitalité du secteur a su tenir en respect les ligues de vertu. Mais elles ne désarment pas, comme le montre encore une fois la polémique autour de l’album d’Ophélie Texier sur l’homoparentalité, Jean a deux mamans, publié à L’Ecole des Loisirs. Elles demandent à ce qu’il ne soit pas en bibliothèque. »
Le 9 septembre dernier, Delphine de Mallevoue écrivait pour le Figaro :
« Si le titre de ce livre pour les enfants de moins de 3 ans a laissé Laurence interdite, au détour du rayon jeunesse, Camille, sa petite dernière de 5 ans, s'est ruée sur ce petit ouvrage, attirée par ses couleurs chatoyantes et son loup sur la couverture. L'homoparentalité expliquée aux tout-petits, ça n'a pas fait rire Laurence. Jeune femme active et mère d'une tribu de cinq enfants, elle a bien failli s'étouffer. Il faut dire que le livre ne se trouvait pas dans une librairie mais à la bibliothèque municipale de sa ville de province. L'objet de ce malaise, tout récemment sorti dans la collection «Loulou & Cie» aux éditions L'Ecole des loisirs, fait en réalité partie d'une collection qui veut expliquer aux plus petits les différentes situations de famille de notre société moderne. Une société remodelée par le divorce, les familles recomposées, monoparentales ou encore le deuil, l'adoption, etc. »
Edwige Antier, diplômée de psychopathologie de l'enfant, mais aussi chroniqueuse sur France Info et Première adjointe UMP au maire du VIIIème arrondissement, était monté au créneau : « L'homoparentalité n’est pas une valeur, mais un fait marginal. Elle véhicule donc, dans ce sens, des antivaleurs. Or, les idées marginales doivent être le choix des parents, en aucun cas celui d'une bibliothèque municipale ou d'une mairie. Cela n'est pas du ressort d'une institution publique. Le premier devoir d'une bibliothèque est de respecter le choix des familles. Or, lire ou raconter ce genre d'histoire bouleverse tout et peut nuire à la construction psychique. »
Deux mois plus tard, le 9 novembre, l’ABF (Association des bibliothèques françaises) défend dans un communiqué « le droit à l’accès de tous à des points de vue pluralistes au sein des bibliothèques. »
En cette période augustinienne de moralisation de la vie privée, à quand des lois sur les mœurs ? En 18 avant Jésus-Christ, certains avaient déjà de bonnes idées, c’est ici…
Qu'un enfant soit élevé par un père et une mère me paraît être le bon sens même. Il n'y a qu'à notre époque de profonde déliquescence des mœurs qu'on trouve normal de vanter l'homoparentalité dans un petit livre destiné aux enfants (rien que d’y songer me donne la nausée). C’est à se demander si cette société n’a pas perdu la tête. Entre la polygamie, l’homoparentalité, la décomposition de la famille suite aux divorces et aux remariages, l’avortement, pas étonnant que de plus en plus d’individus soient destructurés et en perte de repères.
Déjà votre titre est mensonger car en quoi l’homoparentalité est-elle une bonne chose ? Quand on est homosexuel, il faut assumer le fait de ne pas pouvoir avoir d’enfants. Les homosexuels semblent pris entre des désirs contradictoires, de la transgression de la norme naturelle et sociale au désir de reconnaissance (mariage, enfants). Et ce sont les enfants qui trinquent car on ne leur fournit plus de repères stables. Une sérieuse reprise en main des mœurs s’impose ou bien nous allons droit dans le mur. Jean-Paul II avait raison de dénoncer la culture de mort qui gangrène nos sociétés occidentales. Mais qui a pris la peine de l’écouter ?
Rédigé par : Sébastien | 19 novembre 2005 à 16:55
Le message précédent, loin de refléter un quelconque fait de nature (la religion et les représentations qu'elle véhicule ne relèvent pas jusqu'à preuve du contraire d'un tel état) s'appuie sur une opinion dont on voit mal pourquoi elle s'imposerait aux autres. Quant à la référence au message de Jean Paul II elle est des plus malvenue; un esprit chagrin pourrait mettre en exergue le décalage entre cette dénonciation de la prétendue "culture de la mort" et le peu d'attention porté aux Africains victimes du Sida ostracisés par le même discours... Qu'est-ce que cette affirmation d'une pseudo "norme naturelle et sociale" qui devrait interdire la formulation de toute idée ou l'expression d'un fait de société, avec lequel on peut ne pas être d'accord, mais qui en tant que fait humain, mérite un minimum de considération. Où est donc passée la charité chrétienne? A quoi peut-il bien servir d'ouvrir des livres si la liberté de principe qui préside à tout acte de création ou de connaissance est à ce point niée? Depuis quand les bibliothèques publiques d'un Etat laïc devraient-elles être inféodées à une norme religieuse, dont l'actualité dans sa version extrémiste est sujette, pour le moins, à discussion?
S'il est d'usage de relever les mérites de la blogsphère en matière de démocratie et d'échanges d'idées, l'activisme de certains groupuscules sectaires d'extrême droite (la reprise de l'argutie lepéniste sur la polygamie, ou le refus du droit à l'avortement explicitement mentionnés témoigneraient d'une adhésion à des lieux communs déversés par cette mouvance), profitant de la moindre opportunité pour diffuser un message antidémocratique ne doit pas être oublié. D'où la nécessité pour chaque lecteur de se manifester pour replacer dans leur contexte de telles "opinions" dont l'histoire a démontré le caractère réel...
Rédigé par : Jérôme | 19 novembre 2005 à 18:09
Je n’ai pas la prétention d’imposer mon opinion à qui que ce soit mais me désole que des enfants soient élevés par des parents homosexuels. Et plus encore que cette aberration soit expliquée aux enfants. Vous semblez rétif aux lieux communs de l’extrême-droite, vers laquelle vous me rejetez parce que vous êtes incapable de montrer en quoi l’homoparentalité est structurante pour un enfant, mais vous n’hésitez pas à débiter les lieux communs les plus éculés du politiquement correct. (Interrogez un psychanalyste, par exemple, et vous verrez qu’il trouvera pour le moins surprenant que des enfants soient élevés par des couples homosexuels. Après tout, le rôle du père et celui de la mère tiennent une grande importance dans la théorie freudienne.) Il est anormal qu’un organisme public tel qu’une bibliothèque fasse la propagande de comportements marginaux. Ce livre n’a pas sa place à cet endroit et seule une conception dévoyée de la laïcité (que je ne porte pas dans mon cœur, il est vrai, tellement elle est invoquée à tort et à travers) tolère de telles infractions à la morale.
Quant à Jean-Paul II, il a sûrement fait preuve de plus d’attention envers les victimes africaines du sida par ses nombreux voyages sur ce continent que tous ses détracteurs bien-pensants, qui ne sont jamais sortis de leurs quartiers bobos.
Rédigé par : Sébastien | 19 novembre 2005 à 19:36
J'ai lu ce petit livre et je l'ai trouvé plein de douceur et d'humanité. Que les choses soient claires, je ne prêche pas pour ma paroisse en disant cela : je suis mariée et mon fils est élevé dans un couple dit "traditionnel", mais je suis choquée quand je lis des propos comme celui de mon homonyme ou de sébastien. Et d'abord, qui a dit que dans les familles "homoparentales", le père n'existait pas. Je connais deux adorables petites filles, élevées par leur maman et la compagne de celle-ci. Comme pour les enfants de divorcés il y a un père qui n'habite pas le foyer mais qu'elles peuvent voir à loisir. A une certaine époque on conspuait les enfants de divorcés, ils étaient mis à l'index comme aujourd'hui les enfants issus de couple homoparentaux. Etre homosexuel n'est pas un choix mais un fait, et cela ne dénie en aucune façon le désir de parentalité. Ce sont deux choses différentes. Je trouve tout à fait sain que cet ouvrage soit dans les bibliothèques, et je vais même plus loin :il devrait être abordé à l'école dans les classes où un enfant se trouve dans ce schéma pour permettre aux autres élèves de comprendre. Le manque de tolérence et de compréhension est l'un des plus grand fléaux de notre société. Je répète que j'ai lu ce petit livre et que je l'ai trouvé plein de tact et de pudeur.
Rédigé par : Laurence | 20 novembre 2005 à 09:41
Il est facile de dénoncer les raccourcis des autres; un minimum de logique, ne serait-ce que pour ne pas commettre ce qu'en linguistique on appelle une "contradiction performative", imposerait alors de ne pas en faire autant.
Vous dénoncez dans ma réponse à votre précédent message - dont le moins que l'on puisse dire, sans que cela ne soit en rien polémique, puisqu'il s'agit d'un constat que toute personne de bonne foi peut faire, c'est qu'il ne respire en rien la tolérance, dont je veux croire qu'elle est la valeur fondamentale du christianisme - un recours aux "lieux communs", à l'absence de démonstration du caractère non nocif de l'éducation des enfants par des parents homosexuels. Vous récusez comme infondée ma remarque sur ce "terreau sémantique de l'extrême droite" que vous revendiquez explicitement, et vous me classez sans plus de démonstration dans le "politiquement correct" et autres "détracteurs bien-pensants, qui ne sont jamais sortis de leurs quartiers bobos". Je vous renvoie donc le compliment... En quoi développer un discours "impolitiquement correct" (euphémisme signifiant souvent "anti-démocratique" au regard des conséquences qui accompagnerait sa mise en oeuvre) permettrait-il de ne pas tomber dans la même ornière? Et quel discours fait plus appel, avec tant de constance, à la catégorie du "bien pensant" que celui de l'extrême droite fondamentaliste?
Quant au fond du débat, je parcours en vain votre contribution mesurée et argumentée à la recherche d'une quelconque démonstration sur 1) le danger que connaîtraient des enfants nés de parents ayant, après leur naissance, choisi un mode de vie homosexuel, voire adoptés ou venus au monde dans un foyer homosexuel; 2) le danger d'une publication qui viendrait "pervertir" le développement des jeunes enfants...
Sur le premier point, vous parlez de "psychanalystes". Oserais-je vous rappeler que la discipline en question n'est pas unanimement considérée comme scientifique (cf. le débat sur le récent "livre noir de la psychanalyse"), et qu'Edwige Antier n'est pas connue pour avoir contribué significativement au corpus disciplinaire en question ou adopter des positions rationnellement envisagées (cf. la pauvreté intellectuelle de sa défense récente de la nouvelle chaîne BabyTV qui contrevient à tout un enseignement sur l'éveil des jeunes enfants). Quelle que soit sa position, elle donne lieu à débat parmi ses confrères (seule la mouvance du prêtre Tony Anatrella pourrait partager ses vues, et encore faudrait-il auparavant, clarifier les conflits éthiques que sa première appartenance engendrent dans l'exercice de sa profession séculière... et les contradictions évidentes au regard de l'enseignement de l'Eglise catholique sur lesquels elle repose). Elle n'est donc pas "parole d'Evangile" - laquelle, et c'est l'un des traits fondamentaux de la Modernité, ne peut donner lieu qu'à une discussion critique, même de la part de chrétiens comme moi...
Sur le second point, vous oubliez que l'accès à cet ouvrage (que j'ai lu) est médiatisé : la classe d'âge à laquelle il est destiné lui impose d'être lu à l'enfant par les parents, qui sont donc susceptibles d'exercer leur esprit critique et de répondre aux interrogations de l'enfant. Loin de faire de la propagande, il fait état de la pluralité des choix de vie contemporains; la description ne vaut en aucun cas apologie... Il appartient à une collection qui décrit le monde non pas tel qu'un discours passéiste voudrait qu'il soit, mais tel qu'il est. Le propre d'une bibliothèque publique dans une démocratie laïque est de refléter la diversité des opinions. Dans le cas contraire, quel devrait être le critère de censure à réaliser? Devrait-on rejeter certains albums de BD qui ignorent la famille (cf. Tintin ou Astérix), ou font un éloge de l'individualisme suspect (cf. Alix)? Et que dire des albums de Titeuf présents dans les rayons de nos supermarchés dans la section jeunesse et sur nos écrans, et connus pour leur "zizimania"? De toute manière, le propre de tout éducation n'est-elle pas de donner les moyens à chaque enfant de faire des choix, non de reproduire des comportements fondés sur l'ignorance, la peur ou la haine des autres? Quelle serait l'utilité de la lecture enfantine si elle ne contribuait pas à cette fin?
Rédigé par : Jérôme | 20 novembre 2005 à 10:35
Je ne suis pas un fétichiste de la tolérance, vous l’avez bien noté. Comme disait Paul Claudel : « La tolérance, il y a des maisons pour cela. » D’ailleurs, Jésus ne s’est jamais fait l’apôtre de la tolérance, mais plutôt de l’amour et de la charité. Vous vous dites chrétien mais je me demande bien en quoi vous l’êtes. Vous insultez Jean-Paul II en prétendant qu’il a stigmatisé les malades du sida ; vous êtes pour l’avortement, ce crime ; et vous êtes favorable à la destruction de la famille en soutenant l’homoparentalité. Vous faites un drôle de chrétien. Contrairement à ce que vous croyez, être chrétien n’a jamais signifié tolérer toutes les dérives possibles et imaginables. Vous confondez laxisme et christianisme. Jésus n’était pas spécialement tolérant vis-à-vis des pharisiens ou des marchands du Temple. Et je ne crois pas qu’il aurait cautionné l’avortement, l’homoparentalité, la polygamie au nom d’un droit-de-l’hommisme perverti. Est-ce que cela fait de lui un lepéniste, vous qui voyez de l’extrême-droite partout ?
Si j’ai cité la psychanalyse, c’est non pas parce que je la tiens pour parole d’évangile mais pour montrer qu’on peut ne pas être chrétien et s’opposer à l’homoparentalité. Pour souligner le danger de ce livre, Edwige Antier le dit mieux que moi :
« De zéro à 6 ans, ce que vous voyez et entendez, vous l'engrangez comme un fait intangible, cela se colle dans la mémoire. Même s'il ne sait pas lire, un enfant capte des messages, lesquels lui paraissent comme un fait acquis. A cet âge-là, la structuration du psychisme est en pleine construction du complexe d'Oedipe. L'enfant est en train de prendre ses repères, il fixe sa place par rapport à son père et sa mère, il construit qui il est. Il est donc une marmite émotionnelle où chaque livre, chaque jeu aide à cette construction. Or, lire ou raconter ce genre d'histoire bouleverse tout et peut nuire à la construction psychique. »
http://www.bethel-fr.com/afficher_info.php?id=14599.61
Pour vous répondre, un enfant n’est pas à même de faire un choix, en particulier sur des questions qui le dépassent largement, comme celle abordée dans ce petit livre. Quant aux parents, on voit bien qu’ils prennent difficilement des distances avec les idées dominantes, surtout si elles sont présentées avec suffisamment d’humanisme et de tolérance, comme le montre la réaction de Laurence. Bref, ce livre est inopportun et nocif.
Enfin, vous ne manquez pas de culot de pointer les contradictions de Tony Anatrella, vous qui vous faites le chantre du relativisme le plus absolu, sans oublier de nous dire que vous êtes… chrétien. Un chrétien se reconnaît entre autres au fait qu’il ne craint pas de se mettre à contre-courant : « Ne vous modelez pas sur le monde présent », disait saint Paul. Je me demande en quoi vous vous différenciez de ce monde moderne et de ses plus extravagantes inventions.
Rédigé par : Sébastien | 20 novembre 2005 à 14:26
Je vous remercie pour la clarification dogmatique que vous venez de produire; elle permet de mettre en contexte les postulats dont vous vous réclamez. Et sauf appel à la prétendue Sainte Inquisition, je suis et demeure chrétien, bien que le sens que je donne à ce terme (et je ne suis pas le seul dans ce cas!) n'ait aucun rapport avec l'acception à proprement parler réactionnaire que vous voulez imposer.
Je vous remercie également pour le lien que vous citez; je laisse aux lecteurs de cette page le soin d'apprécier le contenu de "Vox Dei", l'appel "à la repentance du peuple français", la dénonciation caricaturale des questions de moeurs et les autres idées qu'il diffuse. Lorsque je notais dans mon premier message, le recours à une vulgate d'extrême droite fondamentaliste, je ne m'attendais pas toutefois à trouver un discours haineux aussi explicite.
Comment, s'agissant du manque de distance des parents "avec les idées dominantes" que vous fustigez, ne pas noter dans votre message une même attitude vous conduisant, dans le corpus historiquement situé et multiforme du christianisme, à adhérer sans aucun esprit critique à la version la plus mortifère et heureusement jusqu'à preuve du contraire, hautement marginale? D'autres points pourraient être relevés. Mais cela serait du temps perdu. Il est inutile de rechercher les termes d'un débat ouvert et honnête dans ce qui n'est qu'une instrumentalisation destinée à diffuser des conceptions contestables présentées comme naturelles.
Enfin, je me pose une seule question (à laquelle je n'attends pas de réponse : il s'agit d'une pure formule de rhétorique) : votre intervention ici est-elle le résultat d'un goût pour la littérature, ou relève-t-elle d'une croisade contre l'homosexualité, que des alertes du type Google Search et autres moteurs de recherche détournés de leur finalité pluraliste viendraient faciliter?
Rédigé par : Jérôme | 20 novembre 2005 à 15:49
Cher sébastien, vous dîtes : "Quant aux parents, on voit bien qu’ils prennent difficilement des distances avec les idées dominantes, surtout si elles sont présentées avec suffisamment d’humanisme et de tolérance, comme le montre la réaction de Laurence." permettez-moi donc de répondre.
Contrairement à ce que vous pouvez croire, mon opinion n'a pas été fondée sur des idées dominantes, puisque je suis convaincue de cela depuis la fin des années 80. On ne peut pas vraiment dire qu'à cette époque l'homoparentalité faisait partie des "idées dominantes", je dirai même que c'était un sujet vraiment à la marge des dicours. L'homosexualité elle-même était largement tabou et mal acceptée par le "grand public". Je pense donc qu'en 15 ans, j'ai pu prendre les distances nécessaires et réfléchir par moi même (si si, il y a des gens qui ont leur propres opinions sans se soucier de ce qu'en disent les autres). Aujourd'hui, j'ai pu voir, constater et vérifier qu'un enfant a surtout besoin d'amour et d'un foyer stable pour pouvoir grandir et évoluer. Que nos enfants ne voient pas le mal à cette situation à moins que nous même ne diabolisons les choses. Je me garde bien de vous juger personnellement, je vous demande d'avoir la même prévenance vis-à vis de moi.
Rédigé par : Laurence | 20 novembre 2005 à 16:26
Eli, vous avez le chic en ce moment pour nous déterrer des polémiques terribles! (Terriblement "dans l'air du temps" comme on peut lire dans mon dernier BIBA, certes mais terriblement redondantes aussi...)
Que ce passe-t-il?
C'est l'actualité qui devient lourde de débats (je ne pense pas) ou votre goût pour les commentaires mi coups de poing, mi boom rang qui se dessine? Une Assoulinite avec l'hiver qui approche?
Toujours est-il qu'on perd quelque chose, je trouve, à pretter le flanc (et le yahourt aussi) aux pensées toutes faites de dialogues de comptoir... même s'il on tente d'y échapper dans la forme.
Vous êtes l'administratrice de l'auberge, alors tenter de proposer une carte sans alcool, que les langues se tiennent un peu plus et qu'on évite les baffouilages et autres postillons.
Non? Qu'en dites vous?
Dash
Rédigé par : dash | 20 novembre 2005 à 20:35
Heureusement, Dash va nous nettoyer tout ça.
Rédigé par : Sébastien | 20 novembre 2005 à 20:54
Dash, cher fidèle du Coq, moi-même je m'étonne de cette situation inédite au Coq, de voir les commentaires s'afficher en cascade à la suite de mes posts. Mais c'est un hasard. Livres Hebdo consacre cette semaine une double-page au livre de Texier. Le sujet m'a intéressé, non parce qu'il traitait de l'homoparentalité, mais de la restriction des libertés des bibliothèques, phénomène inquiétant qui rappelle de mauvais souvenirs.
Ce que je remarque toutefois - que doit-on en penser ? - c'est que le fait littéraire captive les foules et sucite les débats les plus enragés lorsqu'il touche les sciences humaines. Etrange, non, cette dilution du littéraire dans le sociologique... On comprend mieux pourquoi les livres les plus vendus en France en ce moment sont les "livres pratiques".
Enfin, je vous rappelle qu'il n'est pas si éloigné le temps où vous déploriez le manque de commentaires à la suite de mes posts. Vous devriez être comblé !
Amitiés
Eli
Rédigé par : Eli Flory | 20 novembre 2005 à 21:25
On trouvait il n'y a pas si longtemps ( on en trouve sans doute encore) de bonnes âmes pour clamer que des enfants ne pouvaient être élever proprement par des parents de "races" différentes, ou par des parents mentalement déficients et tout cela au nom d'une soi disant tradition ou d'un fait de nature.
Un petit tour chez les éthologues et dans l'histoire permettrait à ces défenseurs de la cause enfantine ( et surtout de leur vision étriquée de la cause enfantine) de faire des découvertes intéressantes sur la logique de duo hétéro.
A toute fin utile je rappelle que le fait d'élever des enfants dans un milieu aussi clos que la famille mononuclaire est récent et que dans les temps pas si anciens que cela, maman et papa étaient accompagnés de tati, tonton, papi, mamie, l'oncle Alfred et la tante Bertha. Que jusqu'à sept ans les garçons et filles étaient confiés à la responsabilité des femmes (en Occident en tous cas) et qu'arrivés à cet âge fatidique ils étaient selon leur sexe aiguillés vers une éducation mâle ou femelle.
La XIXè siècle a imposé un nouveau modèle, qui n'est pas Le modèle, n'en déplaise à la cohorte des suiveurs de la vieille peau qui sévit tous les mercredis sur France Inter.
Ce qui construit un enfant, c'est l'affection qu'on lui porte, la différentiation sexuelle se fera par toutes sortes de biais hors et dans le cercle élargi de la famille.
Il n'existe pas le début d'un argument pour appuyer les théories des défenseurs du modèle hétéro, pas plus que pour appuyer celles des couples homo, pour une raison somme toute assez simple: cela n'a aucune importance. Ce qui attache un enfant à ses parents n'est pas sexué, notamment parce que les parents équilibrés ferment la porte de la chambre et séparent clairement leur vie sexuelle de la vie de famille. A partir de là, deux hommes, deux femmes, un homme et une femme, une femme célibataire, un homme célibataire, une vieille tante ou un grand père plein de fougue, tout est bon pour l'enfant, tant qu'il est aimé.
Qu'à côté la société soit peuplée de bonnes âmes armées de leurs préjugés et de leur oeillères et toujours prêtes à faire usage de leur pitoyable langue de vipère, je n'en disconviens pas et c'est là le seul danger qui menace les enfants de parents "anormaux".
Rédigé par : adeline | 22 novembre 2005 à 10:59
Bravo Adeline, vous êtes une insoumise, jamais en manque quand il s'agit de dénoncer les préjugés des vilains réactionnaires et leur pitoyable langue de vipère. Du reste, aucun danger ne vous menace, la rebellitude est tellement dans l'air du temps. Et puisque vous estimez que tout est bon pour l'enfant, tant qu'il est aimé, pourquoi ne pas le confier à son animal préféré ? Les animaux n'ont pas de préjugés, contrairement aux méchants adultes.
Rédigé par : Sébastien | 22 novembre 2005 à 20:12
Oui j'avais pensé à parlé des loups et des ourses largement plus à même d'élever leur petits que certains homo sapiens sapiens qui sont très doués pour polémiquer beaucoup moins pour apporter les quelques éléments de preuves supportant le faible édifice de leur pensée ( ou de ce qui en tient lieu).
Tout est bon pour un enfant à partir du moment où l'affection existe, et bien oui cher ami, parce que l'affection est constructrice, parce que l'affection permet de réfléchir et de poser les règles qui aident l'enfant de pousser à peu près droit et surtout parce que cette affection permet de se débarrasser des meurtrières oeillères que les défenseurs de la moraline aiment tant à porter et à imposer à leur progéniture, histoire qu'elle ne puisse surtout pas leur échapper.
Quant à la « rebellitude », ce néologisme crétin qui autorise les imbéciles sans idée à invectiver les personnes qui osent s'opposer à leur ineffable stupidité (notez bien s'il vous plaît tout le mépris que je porte à votre propos, il est totalement assumé!), s'il s'applique à ceux et celles qui depuis quelques siècles ont compris qu'on n'élève pas un môme à la schlague et qu'on ne lui bourre pas le mou avec ces propres fantasmes et perversions, alors pourquoi pas.
Si vous souhaitez poursuivre ce "dialogue" j'exige (et le mot aussi est assumé) que vous apportiez la preuve de la nocivité d'une éducation dans un couple mono sexuel. Si vous n'en trouvez pas, épargnez nous votre prose qui n'est ni réactionnaire, ni moderne, mais juste fielleuse et inepte!
Rédigé par : adeline | 23 novembre 2005 à 11:17
"j'exige (et le mot aussi est assumé) que vous apportiez la preuve de la nocivité d'une éducation dans un couple mono sexuel"
Il n’y a pas de preuve irréfragable quand il s’agit d’éduquer un enfant. Si je voulais vous piéger, comme vous cherchez à le faire pour moi, je pourrais exiger de vous des preuves qui montrent que la pédophilie ou l’inceste, c’est mal. Et vous seriez dans l’incapacité de le faire car je pourrais vous rétorquer que dans telle société, à telle époque, ceux-ci était tolérés. Ceci s’adresse aux adeptes du relativisme (comme vous et bien d’autres) qui ne poussent pas la logique de leur raisonnement jusqu’au bout. En réalité, jamais jusqu’à aujourd’hui, des enfants n’ont été élevés par des couples homosexuels. Si la loi l’autorisait, ce serait une innovation anthropologique grave pour notre modèle familial. Bon ou mauvais, le modèle patriarcal — appelons-le ainsi — a le mérite de la durée, des sociétés ont vécu pendant des siècles sur ce modèle. Les enfants recevaient une éducation, des valeurs, un rapport à la transcendance. Vous et les autres qui me critiquez, qu’avez-vous à transmettre à vos enfants, si ce n’est une vague tolérance ou une pure affection pour eux, sans contenu. Il ne suffit pas d’aimer un enfant, encore faut-il lui transmettre quelque chose. Mais comment pourriez-vous lui transmettre quoi que ce soit puisque pour vous tout se vaut, tous les systèmes familiaux sont de même valeur (famille traditionnelle, monoparentale, homoparentale, polygamie, etc), sans que l’un soit supérieur à l’autre. Étonnez-vous ensuite que les enfants aient du mal à trouver un sens à la vie et qu’ils se suicident de plus en plus. La religion catholique (par exemple) fournissait un sens et des valeurs mais elle a été impitoyablement combattue et continue de l’être, sans qu’on ait été capable de la remplacer. Tout ce que l’éducation moderne est capable de faire est d’élever des bêtes de somme à qui l’on demande de travailler et de consommer sans réfléchir. Soyez tolérants, cools, sympas, mangez bio, triez vos déchets et tout ira pour le mieux. Et n’oubliez pas de partouzer. Il n’y a pas à dire, vous faites un beau troupeau de cochons.
Rédigé par : Sébastien | 23 novembre 2005 à 14:33
STOP !
Si vous le souhaitez, veuillez continuer ce débat - qui n'en est plus un d'ailleurs, tant l'extrapolation l'emporte sur l'argumentation raisonnée et raisonnable - par l'entremise de vos boîtes mail.
Je rappelle que le post initial traitait de la liberté des bibliothèques à choisir seules les livres de ses rayonnages. A l'heure actuelle, il ne me semble pas que "Jean a une maman et un papa qui partouzent" soit au programme !
J'interviens peu dans les discussions qu'occasionnent mes billets, laissant ainsi à mes lecteurs une tribune dans laquelle ils sont libres de donner leurs avis. La diversité des opinions (le chemin est long pour certains avant qu'on puisse parler d'"idées") est une richesse. Gardons-nous toutefois d'abuser de cette liberté d'expression en promulguant le "tout et et le n'importe quoi" au rang de vérités.
Sébastien, ne prenez pas mal mon intervention... Je ne vous connais pas, et en cela je ne me permettrai pas de porter un quelconque jugement sur votre personne. Mais certains de vos mots pourraient bien mettre le feu aux poudres/poutres de ma petite auberge, et il me déplairait que vous soyez au centre du bûcher. Les flammes de l'Enfer - pour utiliser une image qui vous parle - choisissent parfois bien mal les pieds qu'elles lèchent.
Rédigé par : Eli Flory | 23 novembre 2005 à 15:16
Il n'est pas loin le temps où l'on brûlait les livres ! Je vous propose donc, Messieurs les gardiens de l'Ordre Naturel, du bon sens près de chez vous et de la Vertu, de lancer une "fatwa" contre tous les livres jeunesse que votre morale réprouve !
Car vous avez raison, les livres sont dangereux. Leur pouvoir est grand, et leur libre circulation raisonnablement inquiétante... Continuez donc, Messieurs les censeurs, à vous méfier des livres, même jeunesse, même explicatifs, même très doux, car les livres ouvrent les esprits, et déploient des horizons aussi bien que les avions, et pour beaucoup moins cher !
Parlez de la censure "distributive" d'un livre - quel qu'il soit - est le moins que puisse faire un blog qui réalise un travail d'information sur l'édition et la littérature. Celui du coq à l'âne est à mon avis tout à fait remarquable, et ce depuis le début.
nota bene : je ne connais pas E. Flory.
Rédigé par : Martine Mounier | 05 décembre 2005 à 13:35
On parle ici d'enfants de 3 et 5 ans messieurs dames. Pourrait-on laisser les enfants hors des disputes d'adulte ? "Jean vote communiste", "Jean consomme un peu trop", "Jean apprécie les ouvrages du marquis de Sade". Ça ne vous semble pas un peu nauséabond de faire nos chicanes morales sur le dos des enfants ?
Rédigé par : zeugme | 02 février 2006 à 04:46