Il y a deux ans jour pour jour, une brève de l'Express en ligne signalait la naissance d’un « gratuit du livre ». À l’époque, j’écrivais :
Ce journal présenté par ses responsables comme "un support ludique et polyvalent", a pour vocation de "faire descendre le livre dans les rues en démocratisant son image de produit de luxe réservé à une élite de la connaissance".
La question reste de savoir si plutôt que Lectures pour tous, il n'aurait pas été préférable d'intituler cette nouvelle feuille de choux gras "Tous à la lecture". Le mythe de la "France d'en-bas" est en vogue, on le sait, et pas seulement dans les discours électoraux. Le directeur général de Michel Lafon, Pierre Fery, ne se targuait-il pas, il y a peu, de "faire des livres pour ceux qui n'ont pas l'habitude de lire", vantant les mérites du spot publicitaire pour les livres ? Démocratiser le livre, comme l'a été il y a une décennie le saumon fumé ? En faire un produit plastique, orange fluo, fumé au bois de hêtre ? Solder les livres dès le 7 janvier à l'aube... La littérature est un sanctuaire, soit... Est-ce une raison pour en confier les clés à des marchands du Temple ?
Depuis, et malgré les nombreux périples que j’ai pu effectuer dans les métros de la capitale, je n’ai jamais eu entre les mains le canard en question… Lectures pour tous serait-il devenu « Lectures pour personne », ce qui revient au même ?
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