J’avais juré de ne pas le faire… Mais les temps sont durs en ce moment, et les journées ont le mauvais goût de ne compter que 24 heures. À ça, l’heure d’été ne changera jamais rien ! Ainsi, je publie en avant-première, pour ne pas laisser ce blog (jadis très fréquenté) à l’air libre, l’incipit et l’excipit de ma chronique écrite ce matin aux aurores, à paraître le 15 avril dans La Presse littéraire. Si vous ne trouvez pas ce grand magazine en kiosque, essayez chez votre coiffeur. Qui sait ? La vie réserve parfois de merveilleuses surprises…
Sitôt les portes du « hangar aux livres » refermées, sitôt venue l’heure des bilans. Cette année, Serge Eyrolles, le président du Syndicat national de l'édition, a de quoi se réjouir. Alors que l’année 2005 a été un mauvais cru pour la vente des livres, un peu comme 1987 pour Petrus, le Salon du livre 2006 a enregistré une fréquentation en hausse de 5,4%. Il paraîtrait même que les éditeurs ont vendu ! Chiffres d’affaires en hausse, Gallimard et POL en tête, talonnés, sur les moquettes moelleuses de la Porte de Versailles, par les éditeurs de … bandes dessinées. Ainsi, malgré les craintes d’aucuns, le Printemps du cinéma, organisé aux mêmes dates, et les manifestations anti CPE, plus spontanées, n’ont pas détourné le public des dédales du Salon. De quoi faire mentir William Marx, qui présentait il y a quelques mois, dans un essai remarqué, ses adieux à la littérature et pleurait la perte de prestige du livre : « Tous les signes montrent cette fragilisation, depuis les conversations mondaines où, en tant que thème de référence, le cinéma a pris la première place, jusqu’aux débats actuels sur l’utilité des études littéraires. »
Les « conversations mondaines, ce n’est pourtant pas ce qu’il manque une fois « ensalonné ». Si les années se suivent et ne se ressemblent pas quant l’affluence du lieu-dit, la grand-messe de la soirée d’inauguration réserve toujours les mêmes surprises. Strass et stress se mixent en un cocktail unique d’émotions diverses et variées. Fait constant, ce sont les entrées gratuites qui composent toujours la majorité du public, en hausse même de 8% cette année. Le temps où l’on rentrera gratis au Salon, juste pour « le plaisir des yeux » comme dans les souks de Marrakech, est bientôt là. Quoi de plus chic en effet, quand on compte parmi les "happy few", d’arborer une invitation gratuite lors de la fameuse soirée d'inauguration du jeudi soir, avant l'ouverture, le lendemain matin, pour la France d’en bas dévoreuse de bandes dessinées ou de best-sellers dédicacés !
(…)
Quant à nous, on ne rêve plus, depuis bien longtemps, de traverser le pont Alexandre III pour nous rendre à la foire aux livres et aux vanités. C’est sûr maintenant, nous sommes condamnés à être confinés ad vitam aeternam, comme les poules atteintes du H5N1, dans le grand parc aux bestiaux. Pour des raisons de sécurité, paraît-il… Et pourtant, que nous préfèrerions les intrigues de palais aux conversations de salons !
J'ai voulu acheter "La Presse Littéraire" le mois dernier, mais hélas, hélas, hélas, le prix est bien trop élevé : 9 euros, c'est intenable pour un mensuel et pour un petit budget comme le mien. Dommage...
Rédigé par : lecteur | 29 mars 2006 à 18:02
C'est le prix à payer pour l'indépendance j'imagine et puis pensez que les 9 euros en question cher lecteur ne passeront ni dans deux paquets de clopes dont il vous demeurera que des cendres et des taches sur les poumons, ni dans deux coca lignt lime qui ne laisse qu'un goût amer dans la bouche et des gaz pour le voisinage.
Les plaisirs tarifés sont ce qu'ils sont et pour un esthète quelques sacrifices s'imposent ;-)
Rédigé par : hecate | 30 mars 2006 à 15:13
"Craquante" ? C'est bien trouvé en effet. Mais les chips le sont tout autant. Tu sais, belle Eli (pour moi, tu es belle comme toutes les femmes intelligentes), que nous (Angèle et moi) avons pensé à toi rue de Turenne. Tu sais où évidemment.
Rédigé par : Yves | 30 mars 2006 à 17:52