« L’art n’est pas la vie, un film de fiction n’est pas un mélange, plus ou moins réussi, de tranches d’existence réelles. (…) Le tribunal de grande instance de Paris a débouté, lundi 3 avril, l’actrice Marianne Denicourt des 200 000 euros de dommages-intérêts qu’elle réclamait pour l’atteinte à sa vie privée » : l’article de Clarisse Fabre paru dans le Monde daté du 5 avril est suivi d’une réflexion sur les liens entretenus par la « liberté de création » et « le respect de la vie privée ». Le débat n’est pas nouveau. À l’époque où la querelle judiciaire Denicourt / Desplechin avait été connue, Anne Crignon, du nouvel Observateur avait déjà traité le sujet. À cette occasion, j’avais écrit un post, « Lire dans l’autre comme dans un livre »…
« Combien de personnages sont nés du cercle intime d'un auteur ? », s’interroge Clarisse Fabre. La tension entre liberté de création et respect de la vie privée est au coeur de nombreux procès. Et Clarisse Fabre de rappeler, avec humour, les sueurs froides qu’Hervé Guibert donnait à ses éditeurs : « Hervé Guibert prenait un malin plaisir à épingler d'illustres contemporains dans ses ouvrages (L'Incognito, Gallimard, 1989), très reconnaissables malgré les changements de noms. Son éditeur n'a pourtant recensé aucun procès. "On allumait des cierges quand ses livres sortaient", ironise-t-on chez Gallimard. »
J’aime l’idée que la plume de l’écrivain puisse être un sismographe qui enregistre les secousses de l’âme et du cœur, quitte à créer des tremblements de terre dans l’entourage. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs, quand on écrit avec ses tripes. Coucher sur le papier ceux que nous port(i)ons en nous est une fatalité… Vie et littérature sont désespérément liées.
" Au printemps de sa vingt-deuxième année, Sumire tomba amoureuse pour la première fois de sa vie. Cet amour aussi dévastateur qu'une tornade dans une vaste plaine ravagea tout sur son passage, lançant des choses dans les airs, les réduisant en menus morceaux, les écrabouillant sans ménagement. Avec une violence qui ne connaissait pas un instant de relâchement, la tornade souffla sur les océans, réduisit sans pitié le site d' Ankor-vat à néant, incendia la jungle indienne et les malheureux tigres qui y vivaient encore, se mua au dessus des déserts de Perse en une tempête de sable qui engloutit toute une ville fortifiée au charme exotique. L'objet de cet amour absolument mémorable était marié, avait dix-sept ans de plus que Sumire et, surtout, était une femme. C'est de là que partit toute cette histoire et là aussi qu'elle s'acheva ( ou presque).
À l'époque, Sumire menait littéralement un combat désespéré pour devenir écrivain et vivre de sa plume. Peu lui importait la diversité des choix qui s'offrent à l'accomplissement d'une destinée humaine; pour elle, il n'existait qu'une seule voie : écrire. Cette décision inébranlable ne pouvait souffrir aucun compromis. Sa vie et sa foi en la littérature ne faisaient qu'un."
Aruki Murakami, Les amants du Spoutnik.
La littérature est un lien entre le monde qui nous entoure et notre propre monde intérieur. Ce lien prend ses racines tout autant au creux de nos entrailles qu'au creux des êtres qui nous inspirent.
Si l'on commence à interdire la littérature qui s'inspire de nos contemporains, c'est la fin de la littérature contemporaine ! Il n'y a plus de liberté d'expression ni de liberté de penser.
Or, le sang de la littérature, sauf erreur de ma part, c'est la liberté de penser, non ?!
"Là où d'autres proposent des oeuvres, je ne prétends pas autre chose que de monter mon esprit." (Antonin Artaud)
Rédigé par : bregman | 06 avril 2006 à 19:16
Bonjour.
Sans aucun lien avec votre post.
J'ai lu, dans le dernier PL, votre texte sur le bouquin de William Marx : désolé de vous dire que vous y commettez un contresens total quant aux intentions de l'auteur. Marx NE SE LAMENTE ABSOLUMENT PAS de la décadence de la littérature française, contrairement à ce que vous prétendez...
Avez-vous réellement lu ce livre et, si oui, l'avez-vous compris ?
Voir mon lien.
Rédigé par : Stalker | 06 avril 2006 à 20:15
Mais que ce pédant abruti est pénible avec ces autorisations de penser et ces médailles décernées à la bonne comprenette.
Le problème n'est pas qu'Eli ait compris ce livre ou non, ce qui de toutes façons ne vous appartient nullement à moins que vous ne soyez un clone de l'auteur avec un accès direct à son cerveau, mais bien votre insupportable prétention à vous penser autorisé à décerner une improbable autorité en la matière. On croirait entendre Berlu décerner des avis sur la justice de son pays... c'est pitoyable.
J'ai lu le papier et je ne suis pas non plus d"accord avec Eli, de là à me permettre de lui dire qu'elle n'a pas compris ou pas lu, il y a un pas, une tranchée, un précipice que par intelligence et correction je ne me serais jamais permis de transgresser... et surtout pas de cette manière. La courtoisie ça vous dit quelquechose pauver nain bavard, quand on s'invite chez autrui on respecte son toit,dans le cas contraire on reste dans sa fosse d'aisance.
Prenez votre ego, foutez le dans une poubelle et mettez y le feu, cela ne vous rendra pas plus intelligent mais une chose est sûre cela vous rendra définitivement moins ridicule!
Pardon Chere hotesse, promis je ne recommencerai pas à envahir cette maison, considérez cette sortie comme une réaction épidermique face une bien puante moufette.
Rédigé par : Hecate | 06 avril 2006 à 21:03
Gardez votre calme, puante charogne et surtout ne vous avisez pas de venir me les titiller.
Je me contrefiche de la lecture de Flory, je me contrefiche de la vôtre, Bronner, si tel est bien le patronyme de la gueunon mais, en revanche, je ne puis que relever le contresens. Vous avez lu ce bouquin dites-vous ? Fort bien alors. Flory ne le critique pas mais nous dit, tout de go : "Voici ce que Marx dit"... Cela tombe mal, il ne dit pas cela, ou alors superficiellement.
Donc, grosse dinde malpolie, allez pondre votre oeuf virtuel où bon vous plaira et vous, Eli, apprenez, de grâce à lire et aussi... à relire, si j'en crois l'enfilade de fautes que je viens de relever (sans jouer au prof, promis juré) dans le n° de la PL consacré à Polac...
Bonjour la relecture : fautes grossières, titres qui ne sont pas soulignés, parfois titres dépourvus de majuscules, quand il ne s'agit pas, tout simplement, de la majucule manquante à des patronymes...
Cela vaut un zéro pointé, mon adorable prof... de lettres ?
Ah !
Rédigé par : Stalker | 06 avril 2006 à 22:33
Adorable Stalker, sachez que prof de lettres, je ne le suis plus ! L'Education nationale m'a virée parce que je faisais trop de fautes d'orthographe et que je ne savais pas lire ! Plus sérieusement, je reviens plus tard discuter avec vous de William Marx... quand j'en aurais terminé avec le petit travail que j'ai sur le feu et pour lequel je suis déjà très en retard.
Rédigé par : Eli Flory | 07 avril 2006 à 01:46
Mon très cher Stalker,
Virevoltant bavard, vous ne désarmerez donc jamais dans votre quête de purification sophistique? Avant de vous baptiser guerrier des lettres, veillez à l'avenir à aiguiser vos lames...
Préférez donc aux seigneurs des lettres une relecture attentive de votre égérie outre atlantique, rangez votre pathologique syntaxe dans une cave et sachez installer le silence.
Votre écriture boursouflée se permet en supplément de donner des leçons de lecture aux candides lecteurs??
Alors que dire de vos textes monochromatiques sur Bernanos dont vous n'avez retenu que les écrits de combats en prenant soin d'occulter le point nodal de son œuvre, à savoir son rapport au souvenir et à la mémoire.
Cordialement.
Rédigé par : Damian Absalon | 10 avril 2006 à 23:22
Les écrits de combat ?
Couillon : colonne de gauche, catégorie PDF, un texte sur Monsieur Ouine, cela te dit quelque chose ? J'adore les baltringues qui me donnent des leçons, anonymement et en jouant les pédants et qui en deviennent eux-mêmes énigmatiques, pédants et sots.
Je maintiens : Ely, qui d'ailleurs ne m'a pas répondu, occupée qu'elle est à rédiger ses notes bloguesques, ne sait pas lire, d'où son contresens sur le bouquin de Marx.
Elle était chargée de la relecture de la PL : le moins que l'on puisse dire est qu'elle a lu plus que rapidement... Pas exactement un travail de pro, pas même un travail honnête de bon lecteur mais, oui, sans doute un boulot d'ex-prof de français !
Vous me faites bien rire les amis.
Rédigé par : Stalker | 11 avril 2006 à 00:42
Non : colonne de droite, bien sûr...
Rédigé par : Stalker | 11 avril 2006 à 00:43
C'est avec attention que j'ai lu votre article intitulé: Monsieur OUINE...
Une chose m'intrigue cependant: Bernanos, écrivain de l'enfance, de la fidélité comme de la rupture, a su en son temps se libérer de ses vieilles amitiés quand le moment approprié s'est fait jour.
Alors pourquoi cette posture de derviche gonflé aux endorphines, dansant autour d'un feu qui vous parait dévorer l'écriture et la vie politique? Vos idéaux identitaires vous rendraient-ils sourds aux voies du papier? Mon cher monsieur, il n'y a de fauves christiques que celui qui chasse pour son propre salut, qui en exécutant son moi natif, se réapproprie un langage automatisé.
Votre marchand du temple, dont vous êtes le porte drapeau, est une régurgitation tenace qui se refuse à abandonner la charogne mystique... Quand en prendrez-vous conscience? Je ne suis pas un donneur de leçons, je ne prêche que pour moi-même, je cherche simplement à clarifier votre ligne directrice.
Cordialement.
Rédigé par : Damian Absalon | 11 avril 2006 à 01:25
Juan, arrêtez de faire l'enfant... J'ai laissé mes notes à Paris, je ne peux donc pas écrire pour l'instant sur le bouquin de Marx... Quant à mes préoccupations quotidiennes, cessez vos supputations, vous êtes bien loin de la réalité. Ne préfèreriez-vous que nous discutions de tout cela via nos boîtes mails respectives ?
Rédigé par : Eli Flory | 11 avril 2006 à 02:38
Damian Absalon : tout un programme, rien que dans le patronyme. Mes idéaux identitaires ? Mais qu'en savez-vous, bougre de... Le porte-drapeau ? Mais il n'y a donc que Bernanos dans la Zone ? Non, hein, pas vrai ? Du reste, je ne comprends pas un mot à votre charabia sur Bernanos : continuité et rupture ? Fameux : on dirait un intitulé de colloque international universitaire sur Bernanos, auquel j'ai participé... Nous avions l'avantage d'être passablement plus clairs que vous ne l'êtes.
Abruti, plutôt que de prétendre clarifier ma ligne directrice, occupez-vous de vos fesses et cessez donc de lâcher d'aussi prétentieuses velléités de conversion. Si j'ai envie de lécher de la charogne mystique, pourquoi pas ?
Ely : discutons, discutons, vous avez mon mail mais... je suis un enfant voyons.
Rédigé par : Stalker | 11 avril 2006 à 11:45
En effet, vous n'avez rien compris à l'affaire... vous êtes un observateur zélé des colloques bernanosiens où, évidemment, personne ne comprend mieux l'oeuvre du très saint que vous-même ?? Quelle prétention!
Cela n'enlève rien au fait que vous devez faire sensation dans les dîners mondains où vous pouvez à loisir disserter sur les qualités syllabiques de vos idoles, entre un débat sur la profondeur de champs de DE BENOIT et l'impérieuse liberté d'un Rebatet.
Pauvre homme...
Qu'il est plaisant de vous voir ainsi tout vociférant sur chaque page de l'édition francaise, jamais avare de jeter à l'hallali toutes formes de création qui ne remplit pas le cahier des charges écrit par vos soins.
Un jour porte flingue de l’exilé trans-atlantiste, le lendemain rotweiler se préparant un apéritif dînatoire avec les livres de Nabe, vos combats ne manquent pas d’air, tout juste souffrent-ils d’aérophagie passagère.
OUI, ne baissez pas les bras, vous êtes la cinquième colonne des arts et des lettres, c'est évident très cher.
Cordialement.
Rédigé par : Damian Absalon | 11 avril 2006 à 18:03
Veuillez continuer ce débat en privé s'il vous plaît... Il ne concerne que vous !
Rédigé par : Eli Flory | 11 avril 2006 à 18:37
Mes excuses chère madame.Je n'ai jamais voulu prendre votre auberge pour une arène de combat (bien que le contentieux ne soit pas ad hominem, mais bien lié aux liber mundi)
Très cordialement Ely.
Rédigé par : Damian Absalon | 11 avril 2006 à 18:51
Comment cet imbécile patenté pourrait-il continuer quoi que ce soit, puisqu'il lui faudrait passer par ma messagerie.
M'avez déjà vu parler de De Benoist connard ? De Rebatet ? Pauvre naze : Sebald, à gauche ? Sabato, à gauche ? Pierre Minet, à gauche ? Et combien d'autres.
Range ta toute petite quéquette l'ami, elle ne te sert qu'à mouiller maigrement ton slip.
Et le voilà qui nous parle d'arène de combat ? C'est qui l'adversaire ? Toi ? Désolé, les types ano de mauvaise foi, je m'en torche le coquillard.
Flory, descendez donc de votre cocottier, quittez votre îlot nuptial et ne prenez pas trop à la légère la critique de votre relecture calamiteuse.
Rédigé par : Stalker | 11 avril 2006 à 20:02