" En ce moment, ma vie est très différente de 1996, qui fût une des années les plus difficiles, surtout en ce qui concerne la santé et le travail. Je crois que je dois mon mieux-être, en grande partie, à la capacité que j'ai eue de transformer certains aspects de ma vie en littérature." Le poète argentin Pablo Perez a eu la chance de rencontrer Anahi Berneri, jeune réalisatrice qui a porté à l’écran son autobiographie, Un año sin amor. Dans une des scènes du film, Pablo confie à son meilleur ami Nicolas sa passion d’enfant pour le poète Pablo Neruda, dont il s’amusait à singer les vers. Pablo Neruda, le poète du corps paysage, du corps place forte, du corps blason, du corps de l’autre comme continuation du sien. J’ai relu ce matin quelques poèmes du magnifique recueil Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée. Bribes…
I
« Corps de femme mienne, je persisterai en ta grâce.
Ma soif, mon désir sans bornes, mon chemin indécis !
Lits de rivières obscurs où la soif éternelle continue,
et la fatigue continue, et la douleur infinie".
IX
« Ivre de térébenthine et de longs baisers
estival, je dirige le voilier des roses,
tordu vers la mort du mince jour,
cimenté dans la solide frénésie marine. »
X
« Nous avons perdu même ce crépuscule
Personne ne nous vit ce soir les mains jointes
Pendant que la nuit bleue tombait sur le monde.
J’ai vu de ma fenêtre
La fête du couchant sur les coteaux lointains.
Parfois comme une monnaie
S’allumait un morceau de soleil dans mes mains.
Je me souvenais de toi avec l’âme enserrée
De cette tristesse que toi tu me connais.
Où étais-tu alors ?
Parmi quelles gens ?
Disant quelles paroles ?
Pourquoi me vient tout l’amour d’un coup
Lorsque je me sens triste, et que je te sens lointaine ? »
XX
« Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.
Ecrire, par exemple : « La nuit est étoilée,
Et grelottent, bleus, les astres, au lointain. »
Le vent de la nuit tourne dans le ciel et chante.
Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.
Je l’ai aimée, et parfois aussi elle m’aima.
Dans les nuits comme celles-ci je l’ai tenue dans
Mes bras.
Je l’ai embrassée tant de fois sous le ciel infini.
Elle m’aima, parfois moi aussi je l’ai aimée.
Comment ne pas avoir aimé ses grands yeux fixes.
Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.
Songer que je ne l’ai pas. Sentir que je l’ai perdue. »
"Hirsute, là où je vais écrire "le livre noir de l'anarchisme"
Ni toi ni moi ne ferons ça. Lui osera. Il l'a dit. Debout au milieu de son jardin plein de ses oeuvres/poubelles. C'est affamé de savoir sur le monde tel qu'il doit être fondé qu'il a choisi d'écrire et de vivre, bientôt, Le Livre Noir de l'Anarchisme."
La suite sur, bien sûr, http://hirsute.hautetfort.com
Rédigé par : Andy Verol | 10 mai 2006 à 08:19