Le 19 avril 1998, Octavio Paz mourrait… Son état de santé s’était détérioré après l’incendie de sa bibliothèque en décembre 1996 : livres, tableaux, écrits personnels s’étaient envolés en fumée, et avec elle les souvenirs de toute une vie. J’ai repensé à l’auteur de Liberté sur parole quand j’ai dû vider, il y a quelque temps, mes bibliothèques pour leur redonner un coup de pinceau. Une bibliothèque sans livres ressemble à un cadavre éviscéré, à un esprit sans mémoire, à une vie sans vie…
Un livre, avant même qu’on ne l’ouvre, nous raconte déjà une histoire : la nôtre… Les volumes alignés sur les étagères en bois vernissé ? Autant de bornes kilométriques qui indiquent le chemin parcouru. En lisant, en écrivant… en rangeant, en se souvenant…
Alberto Manguel avait un jour retrouvé dans un de ses livres, en guise de marque-page, un billet de train pour Trieste, ville littéraire s’il en est, parcourue par James Joyce, Umberto Saba, Italo Svevo. Manguel pourtant croyait n’y être jamais allé. Chaque livre recèle une biographie cachée, une part autobiographique secrète qui pourrait nous faire dire : « Parfois, je me reconnais à peine. » D’autres fois, le livre prend possession de nous sans même que nous parcourions ses phrases couchées sur le papier vélin. Manipuler un livre qui est nôtre est une activité synesthésique : un jeu subtil de correspondances s’installe, le titre du livre se mêle au parfum de la compagne de voyage, à l’air que l’on écoutait, à la lumière de la lampe qui éclairait la page… Tout du moment où nous nous abandonnions à la lecture renaît. Du coq à l’âne, nous revoyons le paysage obsessionnel que chaque volume porte en lui, nous qui croyions nos livres assoupis et muets tant que nous ne leur avions pas donné la parole en les ouvrant ! C’est nous qui étions sourds, chaque fois que passant à côté d’eux, nous ignorions leurs murmures.
Pour racheter ma méprise ? Une nouvelle rubrique, « Délires », ou comment lire et se souvenir : à l’image du présent, le livre se charge de circonstances anciennes.
Puex-t'on faire de l'autopromo, alors qu'on est anxieux que son livre connaisse un minimum de succès, LE ONZIEME TEMPLIER, vient de paraitre, après quinze années de passion.
Rédigé par : Yves-Victor Kamami | 10 décembre 2006 à 23:16
j'ai oublié de vous signaler mon site blog www.leonziemetemplier.info et mon éditeur bibliophane
Rédigé par : Yves-Victor Kamami | 10 décembre 2006 à 23:17