Certains grands hommes, auxquels la patrie est éternellement reconnaissante, termineront peut-être un jour leurs enfances glorieuses au Panthéon, après les avoir débutées au lycée Henri IV, et poursuivies à l’ Ecole Normale Supérieure ou à la Sorbonne. Malraux s’est passé des deux premières étapes, lui qui a fait l’école buissonnière. D’autres, sans y avoir mis les pieds ni couché leurs cendres, se sont faits une place entre ces trois temples de la science - en herbe ou six pieds sous terre. Emmanuel Lévinas est de ceux-là. Là où se rejoignent la rue de L’Estrapade, la rue Thouin et la rue de Blanville, une plaque a été apposée le 20 décembre dernier au nom du philosophe lituanien, nationalisé français en 1931. Il faut dire que dès la fin de l’année 2004, l’ACCEL (Association pour la Célébration du Centenaire d’Emmanuel Lévinas) avait exprimé le souhait que le nom du philosophe soit affecté à une place ou à une rue de la capitale, en l’honneur du centenaire de sa naissance (le 12 janvier 1906, mais le 30 décembre 1905 selon le calendrier en vigueur dans l'Empire Russe). C’est désormais chose faite, décidée à l’unanimité par le Conseil de Paris. « Chers amis, je souhaite que cette cérémonie qui nous rassemble aujourd’hui soit pour chacune et chacun plus qu’un hommage à Emmanuel Levinas, une véritable invitation à l’immense œuvre qu’il nous laisse » concluait Lyne Cohen-Solal, adjointe au Maire de Paris, dans un discours vibrant à la mémoire du philosophe… « Invitation qui sera demandée à l’entrée », comme le précisait toutefois le carton d’invitation !
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